Comment est né Onfékoi ?



Version courte :



Quatre familles quincampoisiennes se sont réunies en 2019 pour créer l’association « Onfékoi : partage de solutions éco-locales » qui permet d’échanger et de créer du lien autour des questions environnementales. Depuis, on a eu Lubrizol, on a eu le Covid (comme tout le monde) mais on n’a rien lâché. Le jardin partagé s’est mis en place dans la joie et la bonne humeur, beaucoup d’adhérents commandent régulièrement par notre intermédiaire et des ateliers ont eu lieu pour présenter des solutions permettant de réduire notre impact environnemental.

Version longue :



Après avoir assisté à une conférence de Jérémie Pichon, auteur de « la famille zéro déchet » et excellent vulgarisateur de la question écologique, quatre familles se sont lancées ensemble dans la grande aventure de la réduction des déchets. Il peut sembler étonnant pour le premier venu de se passionner pour les poubelles et d’en faire même le sujet d’une amitié naissante. Mais pour le deuxième venu, celui qui veut bien réfléchir un peu plus loin, le sujet des ordures est un puits sans fond, au « propre » comme au figuré. Essayer de réduire drastiquement ses déchets amène à questionner sa consommation et finalement son mode de vie. Nous avons donc décidé de vendre nos maisons et d’aller vivre dans la forêt d’à côté en construisant une cabane et en mangeant des champignons et des racines.

Non, ça c’est pas vrai.

Nous avons créé un petit réseau qui nous permettait d’échanger sur nos réussites et nos échecs parce qu’on a tous besoin d’un soutien psychologique pour remplacer nos gels douches par des pains de savons et pour oser dire au boucher « Bonjour monsieur, est-ce que vous voulez bien me servir dans mes boîtes que j’ai rapportées pour éviter de mettre des emballages parce que nous avons décidé de réduire nos déchets parce que on s’est rendu compte que en fait il y avait que 20% qui étaient recyclés et que en fait un tiers sont brûlés et un tiers sont mis en décharge, voire même envoyés dans des pays pauvres où des petits enfants qui meurent de faim…

- Bon, et il veut quoi le petit monsieur dans ses boîtes ? »

Donc voilà, il faut du courage pour faire ça, on a besoin de sentir qu’on n’est pas le seul à faire un truc qui peut paraître bizarre au commun des mortels. Précisons que ce type d’argumentation n’est pas forcément nécessaire pour que le commerçant accepte de vous mettre son manger dans votre contenant réutilisable, mais parfois, il faut s’y reprendre à plusieurs fois. Et si le commerçant voit que plusieurs personnes font la même demande, alors, il se sent submergé par la vague anti déchet et finit par accepter de ne plus utiliser ses petits sachets plastiques et ses papiers plastifiés qu’il utilisait pourtant depuis des années et qui sont quand même plus hygiéniques, c’est pas croyable ça.

On s’est donc dit que c’était plus sympa de s’y mettre à plusieurs et on s’est aussi rendu comte, en racontant notre démarche autour de nous, que beaucoup de gens se sentaient concernés par les questions environnementales mais ne savaient pas comment agir. C’est pourquoi l’idée nous est venue de créer une association qui proposerait à la fois : Et voilà comment on s’est dit qu’on allait sauver la planète à Quincampoix, autour d’une côte de bœuf polonaise nourrie au soja OGM du Brésil et grillée sur un barbecue à charbon. C’est dur d’être totalement cohérent mais on progresse. L’association a donc été créée en août 2019 et a réuni des dizaines de familles du coin, juste par le bouche à oreille, expression très utilisée dans le monde avant-Covid.

Voilà l’occasion de préciser que, même si « Onfékoi » est une association super sympa qui crée du lien et permet de se déculpabiliser un peu du poids de notre dette écologique, elle a quand même été enfantée dans la douleur. Soyons précis, après une AG constitutive réunissant une trentaine de familles, l’instant fondateur a été une magnifique journée de mise en place du jardin partagé en septembre 2019, avec construction de structures en bois de récupération et intervention des ânes de notre ami Seb (association du coq à l’âne) et pique-nique zéro déchet. Ce qu’on pourrait qualifier de journée entre Amish. Et voilà t-y pas que cinq jours après s’abat sur notre belle région et sur nos futures parcelles de culture le fameux nuage de Lubrizol qui a semé la désolation autour de Rouen. Oh rage, oh désespoir ! Nous avons heureusement pu changer la paille qui recouvrait nos zones de cultures et la remplacer par la paille non souillée. Ouf ! Mais ce n’est pas tout, vous avez sans doute entendu parler de ce petit virus arrivé de Chine par avion en mars 2020… allez, cherchez bien, ça doit vous dire quelque chose, il a un nom de bière et, pour le moins, il nous a collé un sacré bazar. Bon! Faire naître une association basée sur l’échange et la convivialité dans une période de confinement, déconfinement, reconfinement, déconfiture… c’est pas évident.

L’année 2020 a été marquée par l’omniprésence des questions sanitaires et sécuritaires dans le débat public, mettant au second plan l’urgence environnementale et pourtant comme son nom l’indique, c’est urgent. Alors on a continué d’essayer de créer du lien entre les habitants du village autour de ces préoccupations écolos : rendez-vous au jardin chaque dimanche matin, commandes régulières auprès des producteurs locaux, ateliers de sensibilisation…

Le lancement de notre site internet fin 2020 grâce à Alexandre qui construit et héberge gratuitement le site (très gros merci) est une étape importante. On a encore plein d’autres projets en tête, et on est prêts à accueillir tous ceux qui souhaitent participer de toutes les façons : en adhérant à l’asso, en donnant un peu de leur temps, en faisant un don (même lien) ou en proposant de partager leurs connaissances et leurs astuces, car ne l’oubliez pas, le nom de l’asso, c’est « Onfékoi : partage de solutions éco-locales », alors partageons et avançons ensemble.

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